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Les capitaux se détournent de l’investissement productif en France
mercredi 21 novembre 2012 par Jean Bourdariat
Si l’Etat français parvient sans difficulté pour l’instant à faire financer la dette publique par une majorité de prêteurs internationaux, il en va différemment des capitaux qui s’investissent dans l’économie : ceux-ci quittent le territoire par centaines de milliards depuis 20 ans. La gravité de ce phénomène est démontrée par quatre faits difficilement contestables :
1) Le capital de l’entreprise s’accumule lentement, et fond vite quand les affaires mauvaises. Les entrepreneurs de l’Internet qui ont su créer de belles entreprises et une fortune en moins de 10 ans cachent la forêt des besogneux de l’entreprise qui font rentrer au quotidien les affaires et la trésorerie. Les marges des entreprises françaises sont les plus basses d’Europe (cf graphique). Peut-on suspecter la grosse masse des chefs d’entreprises de s’enrichir au dépend de la nation et des travailleurs ? Au contraire, l’entreprise française ne parvient pas à accumuler assez de capitaux ni pour investir, ni pour s’enrichir.
2) Il est bon pour les habitants d’un pays que des capitaux s’y développent et s’y enracinent. L’industrie américaine a fondu autant que la française, mais par l’innovation, les entreprises y ont produit des capitaux par milliers de milliards de dollars qui irriguent aujourd’hui l’économie. Si l’homme le plus riche de France a sauvé les Lejaby, on peut se féliciter que son groupe participe à la richesse nationale par ses impôts, les emplois qu’il crée, les cotisations sociales qu’il paie. Derrière lui, les patrons de PME sont indispensables pour « produire du capital » et l’enraciner sur le territoire. Les entrepreneurs doivent se sentir bien dans notre pays pour, intérêt ou altruisme peu importe, créer des emplois. Oui, pourchassons la rente et le monopole, mais pas l’entrepreneur.
3) On se félicitait au siècle dernier de « la France, terre d’accueil des investissements étrangers », mais c’est terminé, les capitaux désertent le territoire national, comme le montre ce graphique des IDE (Investissements Directs Etrangers).
De 2000 à aujourd’hui, plus de 500 milliards d’euros sont sortis du pays, après 300 milliards au cours de la décennie précédente, les sorties les plus élevées de tous les pays européens ! Toutes les grandes entreprises – à capitaux français ou étrangers – contribuent à cet affaiblissement financier du pays. Pourquoi ? Un peu parce que le développement économique est plus fort dans les pays émergents, beaucoup parce que les capitaux ne parviennent pas à se rentabiliser en France. Avoir dénié si longtemps la nécessité de rendre à notre territoire son attractivité est inacceptable.
4) La météorologie financière reste mauvaise, les tourmentes se suivent et se ressemblent, et pas plus que le temps qu’il fait, personne – gouvernements, régulateurs, banquiers – ne contrôle plus rien. Que pourra faire un pays, que les capitaux fuient, pour résister aux tornades financières qui tôt ou tard vont s’abattre sur lui ? Et le basculement du monde en faveur des pays émergents va rendre plus difficile le redressement de pays dispendieux comme la France.
Si nous avons le droit de rejeter l’exploitation des gaz de schistes, les centrales nucléaires, et autres OGM, qui pourraient conduire à une impasse environnementale, nous devons rechercher de nouvelles activités productives qui s’y substitueront. Nous n’avons plus de planche à billets, notre compétitivité se détériore année après année, notre puissante recherche publique ne passe pas le cap de l’innovation.
Nous ne devons pas avoir peur du capital s’il est productif. Au contraire, nous devons recréer un capital enraciné sur le territoire, notre société doit être confiante dans ses créateurs d’idées et de richesses, et exiger d’eux en échange éthique et patriotisme. Nous devons le faire, pour les jeunes qui ne trouvent pas de travail, pour nos enfants dont les perspectives personnelles sont moroses, pour les moins favorisés qui sont plus que jamais exclus du système, pour notre système social que nous ne pouvons plus financer.
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