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L’urgence industrielle !
Gabriel Colletis, 2012
jeudi 5 juillet 2012 - Mis à jour le vendredi 28 décembre 2012
Pour Colletis, il n’y aurait pas de crise financière s’il n’y avait préalablement une crise de l’économie réelle causée en particulier par la désindustrialisation. Il nous rappelle que l’industrie est « le creuset des innovations technologiques et des gains de productivité ». Mais le « rempart de la productivité » vis-à-vis des pays émergents s’est effondré et l’idée de séparer les activités de conception (dans les pays du centre) des activités de production dans la périphérie s’est avérée catastrophique. Alors que l’Allemagne a fondé le développement de son industrie sur la « démocratie salariale » et la « codétermination », les politiques économiques françaises ont été parcellaires ou à contre-temps, souvent fondées sur des confusions conceptuelles : ainsi en est-il de l’amalgame entre les termes « rentabilité » et « compétitivité », de la confusion entre haute technologie et haute valeur ajoutée, des objectifs de compétitivité prix ou hors-coût, de l’imprécision de la notion de travail, à la fois labeur et œuvre.
L’argument de Colletis est présenté en quatre temps et quatre chapitres : d’abord « Pourquoi l’industrie est importante ? », puis « Les raisons du déclin », un chapitre étayé par de nombreux exemples, ensuite « Les voies du renouveau ». Le quatrième chapitre clôt l’ouvrage sur les questions de progrès social et de démocratie.
Ce livre pointe les étonnants paradoxes de l’industrie française : les baisses de charges ont créé une trappe pour les bas salaires ; le soutien public à la R & D privé est le plus élevé des pays avancés, mais l’effort privé de R & D est le plus faible ; les dépenses de formation sont élevées, mais ciblées sur les travailleurs qui en ont le moins besoin ; le taux d’imposition des PME est plus élevé que celui des grands groupes ; etc. Les grands groupes, par la priorité donnée à la rentabilité (et non à la compétitivité) ont privilégié les investissements à l’étranger et cherché à tous prix à baisser les coûts salariaux domestiques, consacrant le divorce entre les « champions nationaux » et le territoire national.
En pointant les erreurs de méthode et d’application des concepts, Colletis nous rappelle que l’économie n’est qu’une des disciplines des sciences sociales ; il faut aussi faire appel à la sociologie et aux sciences politiques pour analyser les grands problèmes, car comment réindustrialiser ? Pour lui, il n’y a pas d’alternative à la recherche de nouvelles différenciations, au travers d’un projet national de développement des connaissances et des compétences, et d’invoquer un terme merveilleux, le « travail vivant » (on a oublié que le travail est de plus en plus automatisé et robotisé !), qu’il faut replacer au centre de l’activité économique et sociale. Le « temps long » doit être réhabilité, temps long de l’effort de redressement à consentir, temps long pour que l’économie réelle prenne le pas sur le temps court de la finance, temps long pour ancrer l’économie dans les territoires et développer les compétences.
Gabriel Colletis nous livre un ouvrage stimulant, un propos vif porté par sa conviction et sa sincérité et par son engagement de longue date sur les questions industrielles.
Référence : Gabriel COLLETIS, 2012, L‘urgence industrielle !, Editions Le Bord de l’Eau, Lormont-33, 193 p.
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